La polymédication, définie par l’OMS par « l’administration de nombreux médicaments de façon simultanée ou par l’administration d’un nombre excessif de médicaments », est très fréquente chez les personnes de plus de 65 ans et multiplie les risques de iatrogénie médicamenteuse.
En 2020, les personnes âgées d'au moins 65 ans représentaient 20,5%* de la population française. Parmi elles :
- Plus de 9 millions sont touchées par la polypathologie et notamment les maladies chroniques
- 3,9 millions d’entre elles prennent plus de 5 traitements différents*.
Les personnes âgées, une catégorie de patient particulièrement à risque face aux accidents médicamenteux
En France, les accidents médicamenteux chez la personne âgée représentent une problématique de santé publique. Ils sont responsables chez les patients de plus de 65 ans de :
- 10 à 20% des admissions aux urgences
- 3,4% des hospitalisations
- 7 500 décès par an*.
Dans cette population, l’augmentation de la iatrogénie peut en effet s’expliquer par l’augmentation de la fréquence des effets indésirables, la présence de prescriptions inappropriées, d’interactions médicamenteuses, ou encore l’apparition de problèmes d’observance.
1. Les effets indésirables sont notamment reconnus comme deux fois plus fréquents en moyenne après 65 ans*. Cela peut s’expliquer par le vieillissement physiologique et des conditions pathologiques qui fragilisent le patient et influencent la pharmacocinétique et la pharmacodynamie des médicaments*. Les mécanismes d’absorption, de distribution, de métabolisme et d’élimination sont modifiés* et peuvent ainsi être responsables d’une augmentation des concentrations du médicament dans le sang et donc majorer le risque d’effets indésirables. L’augmentation de la fréquence d'apparition des effets indésirables est également étroitement liée au nombre de médicaments pris par le patient qui peut s’avérer élevé dans le cas d’une polymédication.
2. Ces situations physiopathologiques associées au vieillissement des patients peuvent modifier le rapport bénéfice-risque des médicaments. Ainsi, certaines prescriptions deviennent inappropriées dans le cas d’un patient de plus de 65 ans. Les causes les plus fréquentes de prescriptions inappropriées sont celles d’inefficacité thérapeutique , les sous-dosages et les sur-dosages*.
3. Les interactions médicamenteuses également ne sont pas à négliger chez les patients âgés. Souvent atteints de plusieurs pathologies, ces patients nécessitent le suivi de médecins spécialistes, ce qui multiplie le nombre de prescripteurs. Le risque d’interactions entre les médicaments prescrits sur les diverses ordonnances, qui contiennent chacune plusieurs médicaments, est donc accru. Ceci est valable également pour les médicaments pris en automédication et les médecines alternatives comme la phytothérapie.
4. Avec l'âge, la qualité de l’observance peut également baisser : les erreurs ou les oublis lors des prises sont fréquents.
Et pourtant, pour la plupart de ces risques médicamenteux, il est possible de les limiter ou même de les éviter, et cela grâce à de nouveaux outils et moyens pour sécuriser la prise en charge médicamenteuse des personnes âgées.
Comment limiter la iatrogénie médicamenteuse chez les sujets âgés ?
Pour dépister les prescriptions médicamenteuses inappropriées chez la personne âgée, plusieurs échelles et outils ont été validés. Parmi eux, les critères STOPP/START représentent les références internationalement reconnues.
Récemment mis à jour et adapté en langue française depuis 2015, l’outil STOPP/START v2. est une liste de critères, validée par des experts européens et qui permet l'évaluation des traitements médicamenteux prescrits aux patients de 65 ans et plus. Son intérêt réside dans la détection des principales interactions médicamenteuses et médicament-comorbidité, des effets indésirables induits par la prescription et l’omission de prescriptions considérées comme appropriées chez le patient âgé.
Ces différents critères permettent :
- Pour les critères STOPP (Screening Tool of Older People’s potentially inappropriate Prescriptions) : d’identifier les prescriptions potentiellement inappropriées chez les personnes âgées
- Pour les critères START (Screening Tool to Alert doctors to the Right Treatment) : de recommander des médicaments pertinents et indiqués selon les pathologies chez les patients âgés
Ces critères peuvent être utilisés directement par les professionnels de santé ou intégrés directement dans des outils pour sécuriser l’activité de prescription et de délivrance.
Plusieurs démarches permettent également de réduire les risques liés aux prescriptions médicamenteuses, comme le bilan partagé de médication et la conciliation médicamenteuse.
1. Le Bilan Partagé de Médication (BPM), est défini par la Haute Autorité de Santé (HAS) comme « une analyse critique structurée des médicaments du patient dans l’objectif d’établir un consensus avec le patient concernant son traitement »6.
Cette démarche concerne les patients polymédiqués (au moins 5 molécules ou principes actifs prescrits pour une durée d’au moins mois) souffrant d’une ou plusieurs pathologies chroniques, ayant soit :
- plus de 65 ans et au moins une affection de longue durée
- plus de 75 ans
Le BPM a pour objectif principal l’amélioration de la prise en charge des personnes âgées via une réduction de la iatrogénie médicamenteuse, une optimisation de l’impact clinique des traitements prescrits, une amélioration de l’adhésion du patient et une diminution du gaspillage de médicaments. Il prend la forme d’un entretien structuré avec le patient mené par le pharmacien d’officine. Il se déroule en plusieurs étapes :
- Le recueil des informations sur le patient, ses antécédents médicaux et ses traitements (prescrits et en auto-médication)
- Une analyse des traitements du patient en fonction de ses comorbidités, des syndromes gériatriques, de ses souhaits, et d’outils d’évaluation pharmacologique (comme les critères STOPP/START)
- Un entretien de conseil pour échanger avec le patient autour de ses traitements et leur bon usage au quotidien, et répondre à ses éventuelles interrogations pour améliorer son adhérence au traitement
- Un suivi de l’observance
2. Sur le même principe, la conciliation médicamenteuse est une démarche de pharmacie clinique préconisée par la HAS ayant pour objectif de sécuriser l’ensemble du parcours de soins du patient.
Grâce à un recueil exhaustif des traitements du patient pour en faire un bilan médicamenteux qui sera optimisé et sécurisé*, elle permet d’identifier les divergences entre les traitements et de prévenir les risques iatrogéniques associés, notamment les erreurs médicamenteuses. La conciliation médicamenteuse représente donc pour les centres hospitaliers un excellent levier pour identifier les erreurs aux points de transition du parcours de soin avant qu’elles aient eu un impact sur le patient.
Bien que des démarches existent et soient mises en place par les professionnels de santé, elles peuvent s’avérer chronophages en l’absence d’outils performants, optimisés et ergonomiques pour les réaliser et les implémenter à grande échelle.
Synapse Plateforme pour sécuriser les prescriptions chez les personnes âgées
Prévenir et réduire les risques médicamenteux sur l'ensemble du parcours de soin, c’est le cœur de la mission de Synapse Medicine. C’est pour cela que sa plateforme de Medication Intelligence, Synapse Plateforme, intègre parmi ses sources fiables les critères STOPP/START dans une fonctionnalité dédiée.
Cette dernière, accompagnée par les autres fonctionnalités dédiées au bon usage du médicament (contre-indications en fonction du terrain du patient, interactions médicamenteuses, effets indésirables) permet d’identifier les risques médicamenteux chez les patients âgés.
Synapse Plateforme, c’est :
- une aide à la prescription pour les médecins en ville comme à l’hôpital grâce à l’analyse d’ordonnance**
- un accompagnement pour pharmacien d’officine dans l’aide à la dispensation et l’analyse pharmaceutique
- une solution dédiée pour faciliter la démarche de conciliation médicamenteuse dans les hôpitaux : recueil des informations, identification automatique des divergences entre les traitements et analyse des prescription
Ainsi, dans cette optique d'accompagnement des patients en gériatrie, Synapse Medicine participe au projet de recherche clinique PING. Cette étude clinique menée en collaboration avec le CHU de Bordeaux et le CH de Libourne, vise à évaluer l'impact de l'utilisation de Synapse Plateforme sur le nombre de prescriptions inappropriées présentes sur les ordonnances de sortie des patients hospitalisés en service de gériatrie.
Débutée en 2021, cette évaluation se fera en comparant l'utilisation de Synapse Plateforme en vie réelle, versus la pratique habituelle sans Synapse, sur la réduction de la fréquence des prescriptions médicamenteuses inappropriées chez les patients de 65 ans et plus.
Vous cherchez un outil pour sécuriser les prescriptions et délivrances vis à vis des patients âgés et polymédiqués ? Essayer Synapse Plateforme
** Les modules d’analyse d’ordonnance de Synapse Plateforme (effets indésirables, analyse clinique, interactions médicamenteuses, analyse de posologie et recommandations gériatrie) favorisent le bon usage du médicament par la sécurisation des prescriptions. Dispositifs médicaux de Classe I selon la directive 93/42/CEE. Fabricant Synapse Medicine. Lire attentivement les instructions figurant sur la notice d’utilisation.
Date de mise à jour : 01/03/2023 WBS-23.02